JEUDI 22 FÉVRIER 1996 - 16h45
Je suis maintenant dans la grande boucle de la rivière après avoir dû passer plusieurs fois en forêt. Ma progression en a été très retardée par les arbres et quelques pentes bien raides. Pour raccourcir le parcours et gagner du temps, je vais tenter de couper à travers la forêt, à la boussole. De toute façon, à dix-sept heures trente, il faudra que je fasse demi tour car la nuit arrive très vite et je dois prévoir au moins une heure et demie de marche pour rentrer. Heureusement il ne neige pas et la piste est bien tracée.
Je me suis arrêté, pour grignoter un peu, près d'une trace étrange laissée par un animal peut-être gros comme un chien ou un très gros chat (j’ai du mal à me rendre compte) qui avance par bonds d'un mètre vingt à deux mètres (?!). (...)
La progression dans cette partie de la forêt est finalement plus aisée que je ne l'aurai cru. Il y a peu d'arbres morts, pratiquement pas d'arbustes et les épinettes sont bien hautes et assez espacées.
Je croise partout des pistes fraîches de marche ou de bonds. Elles semblent partir dans tous les sens mais globalement, suivent la même direction que moi.
C'est curieux, on dirait vraiment le passage d'une... meute ! (...)

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