MARDI 30 JANVIER 1996 - 15:20
Nous voilà assis porte C27, attendant d'embarquer dans une demi-heure pour Montréal, où nous attend Marc-Éric. Le ciel de Toronto est couvert mais le soleil parvient quand même à filtrer. Dehors, sur le bord des pistes grises, il n'y a pas beaucoup de neige mais tout est gelé. Derrière les vitres, où nous commençons à profiter mollement des joies du décalage horaire, nous crevons de chaud. Pas trace de "storm" retardant les avions ; mais je ne sais plus très bien où nous en sommes des horaires et des correspondances. D'ailleurs je m'en moque un peu, l'important c'est que nous devrions partir bientôt pour Montréal.
À notre arrivée sur le sol canadien, le passage tant redouté de la douane s'est déroulé sans encombre. Ayant donc déclaré des "grands couteaux", nous avons été orientés (il fallait s'en douter) vers la fouille (!), où nous attendait... personne.
Finalement, au moment où nous allions disparaître par un couloir marqué "Exit", est arrivée, presque en courant, une femme qui nous a dirigés vers un bureau de fouille. Elle a regardé nos déclarations, fraîchement enluminées d'un gros trait au marqueur rouge, puis, d'un air quelque peu effaré, les chariots où s'entassaient en équilibre instable nos nombreux et gros sacs, nos pulkas et nos skis. En anglais, elle nous a demandé, l'oeil rivé sur nos bagages, quel genre de "grands couteaux" nous avions."Ben... big knife... euh... for food and wood, enfin dans l'genre, vous voyez ?! quoi !...""Ah..." ; la voilà soulagée : pas besoin de tout vider pour quelques ustensiles ménagers ordinaires... Et nous voilà du même coup bien soulagés nous aussi. Pas besoin de manger sur place le kilo de fromage prévu pour la fondue chez Ben et Dianne (nos hôtes à Red Lake) pour lui éviter la fin tragique et humiliante du crématoire douanier. (...)
|